Moscou de notre correspondante
Un savant atomiste est mort irradié, il y a trois ans, dans une usine d'armement nucléaire, située dans la ville fermée de Sarov (anciennement Arzamas-16), en manipulant de l'uranium avec des gants défectueux. Ce serait l'unique accident nucléaire ayant entraîné mort d'homme depuis la catastrophe de Tchernobyl, en avril 1986. Toutefois, on meurt toujours en Russie des suites des terribles accidents qui ont eu lieu à l'époque de l'Union soviétique. Dans l'Oural, à Maïak, où l'on produit du plutonium, des enfants naissent encore avec des difformités consécutives aux radiations de cet immense complexe nucléaire.
Contaminé. En 1957, un réservoir de déchets hautement radioactifs avait explosé avec une force comparable à celle d'une charge de 10 tonnes de TNT. «Aujourd'hui encore, les matières radioactives remontent en surface avec le jaillissement des eaux souterraines», affirme Igor Forofontov, coordinateur de la campagne antinucléaire de la section russe de l'organisation écologiste Greenpeace. C'est aussi dans l'Oural que l'on trouve Karabache, le village désigné par l'ONU comme le plus pollué du monde, qui, outre la radioactivité, a aussi été contaminé par le plomb lâché par une fonderie de cuivre.
Les écologistes soulignent que tout le pays est sous la menace, car, en plus des essais militaires pratiqués sur les champs de tir, on a procédé un peu partout, à l'époque soviétique, à plus de 100 explosions nucléaires civiles. A cette époque, ces explo