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Libération

Les Scandinaves face à la roulette russe.

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La Norvège craint un voisin qui l'a déjà menacée en 1995.
publié le 24 août 2000 à 3h39

Stockholm de notre correspondant

En avoir peur ou pas? A la lumière de l'épisode dramatique du Koursk, la mobilisation norvégienne en dit long sur les sentiments qui animent le royaume scandinave vis-à-vis de ce voisin imprévisible qu'est la Russie. Fidèle membre de l'Otan, la Norvège avait vécu, il y a quelques années, une aventure loufoque qui aurait pu tourner au tragique. Le 25 janvier 1995, une dépêche de l'agence de presse russe Interfax, signée de Moscou, sème la panique. La défense antiaérienne russe, dit la dépêche en citant une source anonyme «bien informée à Moscou», a abattu un missile, tiré depuis un pays nord-européen, qui a violé l'espace aérien russe. A Moscou, la défense antiaérienne est mise en état d'alerte et les plus hauts responsables russes, jusqu'au président Boris Eltsine, sont mobilisés. Il s'agissait en fait d'une fusée civile norvégienne lancée depuis Andøya, un site des îles Lofoten, dans le cadre d'un programme scientifique américano-norvégien sur l'étude des aurores boréales. Elle n'a jamais survolé le territoire russe. Moscou avait par ailleurs été averti du lancement.

Ce n'est pourtant que le lendemain que l'on prit toute la mesure de l'incident. Boris Eltsine commente pour la première fois «l'affaire» et raconte, sur un ton paraît-il triomphant qu'il a, «pour la première fois, ouvert sa valise noire» avec les moyens de communication avancés capables d'activer les armes nucléaires russes! «Peut-être quelqu'un voulait-il nous tester depuis que l