C'est désormais une certitude : le paquet fiscal de rentrée comprendra une mesure spéciale carburant. Vendredi matin, Lionel Jospin l'a indiqué aux membres de son gouvernement réunis à Matignon: l'explosion du prix de l'essence appelle des «solutions». Et le Premier ministre d'inviter chacun à contribuer par oral au débat. Habile. Car Jospin n'ignore pas combien ses amis «pluriels» ont la question pétrolière à fleur de peau. Réceptif à la grogne montante des automobilistes, le PCF, dès début juillet, fait de la baisse des taxes sur l'essence un thème de campagne. De quoi crisper les Verts qui bataillent pour la hausse des prélèvements sur les produits polluants, carburants compris. «La hausse du prix du pétrole n'appelle pas comme réponse unique une baisse de la taxe intérieure sur les produits pétroliers, martèle l'entourage de Dominique Voynet, ministre de l'Environnement. C'est au contraire l'occasion de pousser les programmes de maîtrise de l'énergie et de développement des énergies renouvelables.»
Echanges vifs. Se gardant de trancher, Lionel Jospin a confié à Laurent Fabius, ministre de l'Economie, le soin de cadrer techniquement le débat, avant de donner la parole à chacun. Instruit par la vivacité des échanges, le ministre de l'Economie et sa secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly, ont quitté Matignon avant le déjeuner pour retourner plancher à Bercy. Ce week-end, Fabius devrait revoir le Premier ministre avec en main une copie aboutie. Sans attendre l'annonce of