New York de notre correspondant
En juillet dernier, la question barrait la une du magazine Business Week: Amazon peut-il survivre? A l'intérieur, un photomontage présentait Jeff Bezos, le fondateur de la librairie en ligne devenue supermarché de l'Internet, le corps englué dans un marais peu sympathique, et qui n'avait plus qu'une faible liane à laquelle s'accrocher pour éviter la noyade.
Depuis sa création en 1994, Amazon.com est un véritable cas d'école. La compagnie de Seattle s'est imposée en quelques mois à peine comme l'une des icônes de la nouvelle économie, pour le meilleur et pour le pire. D'un côté, les plus grands partisans de Jeff Bezos soulignent son énergie, ses 23 millions de clients et ses grandes ambitions. De l'autre, les plus critiques rappellent qu'Amazon, malgré ses projets, s'est montrée incapable de dégager le moindre profit. Et lui dressent déjà un certificat de décès.
Sonnette d'alarme. A elle seule, il est vrai, la firme de Jeff Bezos illustre peut être au mieux les forces et les faiblesses du e-commerce. Quand il a l'idée de vendre des livres en ligne il y a cinq ans, Jeff Bezos est ainsi salué comme un précurseur par tout Wall Street. Amazon acquiert vite une renommée mondiale et se transforme en référence obligée.
Devant le succès, Bezos décide l'année dernière de devenir «le plus grand commerçant» de l'ère du multimédia et de mettre en vente sur son site tous les produits imaginables. Il installe des centres de distribution partout à travers le mond