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Libération
Analyse

De la gauche plurielle au tête-à-tête.

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Le départ des poids lourds laisse Lionel Jospin face à Laurent Fabius.
publié le 30 août 2000 à 3h49

Cinq mois après un remaniement d'ampleur destiné à mettre un terme à un hiver de cafouillage, Lionel Jospin a donc dû procéder à un nouveau jeu de dominos. Le septième en trois ans avant un huitième annoncé, avec le départ à l'automne de Martine Aubry. Cela fait beaucoup même si l'accumulation est aussi la rançon de la durée. Le résultat est toujours caractéristique de l'équation politique du moment. Et celle d'aujourd'hui est inédite. Pour la première fois depuis son installation à Matignon en juin 1997, Lionel Jospin ne dirige plus le gouvernement de toute la gauche. Une partie de celle-ci est désormais ailleurs. Certes, toujours dans la majorité ­ PS et MDC le proclament de concert ­ mais aussi dans l'opposition au gouvernement. Au moins sur la question corse et peut-être, au-delà, sur celle, pas mince, de la République, son unité et l'égalité de ses citoyens devant la loi. Il n'est pas sûr que cela suffise à fournir avenir politique et prétexte à une candidature élyséenne à Jean-Pierre Chevènement. Il est certain, en revanche, que c'est un échec pour Lionel Jospin eu égard à la donne dans laquelle il tentait de s'inscrire jusque-là.

La fin de la synthèse. Il y a deux ans à La Rochelle devant l'université d'été du Parti socialiste, le Premier ministre théorisait l'élaboration d'une «synthèse politique nouvelle» dont le gouvernement, disait-il, « est, je le ressens chaque jour, un des lieux privilégiés». «Chaque composante de la majorité apporte sa pierre à l'édifice commun