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Libération

La fin d'un tabou socialiste

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Comment Laurent Fabius a converti le PS à l'idée d'allègement.
publié le 31 août 2000 à 3h52

Sans qu'on y prenne garde, le gouvernement est passé en deux ans d'une volonté de réforme de la fiscalité à une simple baisse des impôts. Elle sera «ample», a promis Laurent Fabius (1). Mais par définition plus libérale que sociale, un allègement étant le contraire d'un grand soir fiscal.

Il entre dans ce recul des ambitions socialistes une certaine dose de calcul politique, de volonté de séduire les classes moyennes. Mais il y a aussi du réalisme économique. En période de croissance, il arrive un moment où il faut réduire le taux de prélèvements, quand les mécanismes mis en place pour préserver les recettes publiques en période de vaches maigres se transforment en jackpot fiscal. Ainsi, le rendement de l'impôt sur les sociétés, basé sur les bénéfices, l'impôt sur le revenu ou la CSG, boostés par l'emploi, ont-ils dépassé depuis deux ans les prévisions les plus optimistes.

Il est loin l'été 1998 où Lionel Jospin, après avoir un an plus tôt porté à 7,5 % la CSG en échange d'une baisse des cotisations d'assurance maladie, s'attaquait à la taxe professionnelle (TP), «l'impôt imbécile», alourdissait l'impôt sur la fortune et jetait les bases d'une fiscalité écologique. La gauche s'affirmait dans la réforme, affichait l'ambition de moderniser l'architecture des prélèvements français pour plus d'efficacité et de justice sociale.

Tabou brisé. Un an plus tard, le 25 août 1999, Laurent Fabius brise le tabou et commence à parler d'allègement, mettant au passage ses deux prédécesseurs, Do