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Libération

Un cadeau fiscal de plus de 120 milliards

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La vignette devrait disparaître. Les impôts sur le revenu et les sociétés baissent. La CSG devient progressive.
publié le 31 août 2000 à 3h52

La majorité plurielle a pris Laurent Fabius au mot. Le ministre de l'Economie ne croyait pas si bien dire en qualifiant d'«ample» le plan d'allègements et de réforme des impôts qu'il présentera cet après-midi. Au terme d'une semaine de tractations serrées, son fameux plan a gagné, si ce n'est en épaisseur, du moins en volume. Jusqu'en début de semaine dernière, le locataire de Bercy entendait par «ample» une réduction d'environ 115 milliards de francs de la fiscalité sur trois ans. Le chiffre intégrait la vingtaine de milliards nécessaire pour financer la montée en puissance, jusqu'en 2003, de réformes en cours, comme l'allègement de la taxe professionnelle, la suppression du droit au bail ou la diminution de la TVA. Au total, les mesures nouvelles ne devaient donc porter que sur 95 milliards de francs. De quoi conserver des marges pour réduire les déficits publics.

Inflation. La flambée du prix des carburants a mis à mal ce très sage scénario. Surfant sur la grogne montante des automobilistes et des professionnels, le Parti communiste a fait de l'allègement du prix à la pompe un thème de campagne. Et exige de pouvoir revendiquer la paternité de mesures susceptibles de satisfaire son électorat, comme la suppression de la vignette et la diminution des taxes sur le fuel domestique. Le PS n'est pas en reste qui a fait de la baisse de la CSG sur les bas salaires une condition sine qua non de son accord global au plan.

D'une concession l'autre, Bercy a peu à peu vu ses prévisions d