Il y a dans le train de baisses fiscales annoncées hier bien autre chose que la suppression de la vignette automobile, mais il y a de bonnes chances pour que ce soit ce détail qui reste dans les mémoires. Cet impôt, institué voici quasi un demi-siècle à titre précaire, était l'archétype du provisoire qui dure et son contrôle par la maréchaussée contribuait à son impopularité. Presque personne ne le regrettera sauf les buralistes et ceux qui appréciaient son aspect assez brutalement progressif (son taux était indexé sinon sur les revenus du moins sur la vanité automobile, ce qui revient souvent au même).
Pour le reste, les cadeaux sont assez équitablement répartis sur tout le spectre social. Le lissage du taux maximum de l'impôt sur le revenu témoigne d'un souci de ménager la sensibilité des revenus les plus élevés, tout comme la baisse de la taxation des bénéfices des «petites» entreprises. En contrepartie, l'allégement de la CSG sur les salaires voisins du Smic se traduira pour eux par un gain de pouvoir d'achat non négligeable (une dizaine de pour-cent à terme). En tout, les contribuables (vraiment) moyens économiseront quelques milliers de francs par an. Ce n'est pas le Pérou, mais c'est toujours agréable.
Le fait que les baisses annoncées par Fabius courent sur trois ans invite à deux remarques. D'une part, plus de vingt ans après l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et après qu'elle l'aura exercé pendant presque quinze, aucune réforme importante de la fiscalité franç