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Libération

Jospin modère l'effet d'annonce de son ministre

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Le chef du gouvernement revendique ses «arbitrages».
publié le 1er septembre 2000 à 3h55

Passe encore que Jean-Pierre Chevènement lui ait gâché sa rentrée. Mais voilà qu'en sus Laurent Fabius allait, hier, lui ravir la vedette. Conférence de presse dans l'après-midi, 20 heures à la télévision, le locataire de Bercy s'apprêtait à livrer un one-man show dans le costume avantageux du ministre moderne et efficace, blairiste tricolore qui, à peine cinq mois après son entrée en fonctions, parvient à convaincre la gauche de baisser les impôts avec «ampleur», comme jamais «depuis cinquante ans». Rentrée ratée plus rentrée volée, c'était trop pour Lionel Jospin! Alors, le Premier ministre a craqué. A la sortie d'une réunion de ministres, hier midi, il n'a pu s'empêcher de rappeler que les baisses d'impôts résultent de «ses arbitrages». Et de trahir ainsi son agacement, pour ne pas dire plus, devant ces ministres qui piétinent ses plates-bandes et lui pourrissent la vie depuis dix jours. «Il faut faire les choses dans l'ordre, a-t-il donc professé. C'est la quatrième fois que l'on présente un budget et ce n'est pas la première fois qu'on fait des baisses d'impôts. On les a amorcées en 2000 et, là, ce sont les ministres compétents, après une discussion collective et mes arbitrages, qui annonceront les décisions.» Et vlan pour Fabius, ravalé au rang d'exécutant et d'héritier d'une tradition établie l'an dernier par DSK. L'intéressé, garçon intelligent, a entendu le message 6 sur 5 et se l'est tenu pour dit.

Et c'est profil humble qu'il a attaqué l'après-midi sa conférence de