La Rochelle envoyé spécial
Romuald a les «boules» depuis le lancement du processus de Matignon. «Si on m'annonçait aujourd'hui la tenue d'un référendum, je serais très emmerdé, expliquait samedi ce jeune militant du PS. Que l'on ne me demande pas de défendre la démarche engagée. Je me tairai.» Pour l'instant, Romuald est plutôt remonté. «Je vis très mal cette histoire. C'est presque un point de rupture avec le PS.» Bizarrement, dans son élan républicain, l'étudiant n'est pas bouleversé par la démission de Chevènement. Et les militants plus âgés ne se montrent pas plus catastrophés par le départ du président du MDC. L'habitude, sans doute.
Boomerang. La base du PS n'en demeure pas moins attentive au message délivré par l'ancien ministre de l'Intérieur sur la «République une et indivisible». Et Jospin a bien fait, hier, de tenter de les rassurer dans un discours consacré pour un tiers à la question corse, au fil duquel le Premier ministre a plus de vingt fois prononcé le mot «république» et jamais le nom de son ancien ministre. «Même s'il est un peu radical par rapport à la réflexion globale de la gauche, il n'est pas inintéressant d'avoir des gens comme Chevènement. Il a eu tort de démissionner, car le processus engagé en Corse est une bonne chose. Il n'y a pas de danger pour la république, même si Chevènement pose de vraies questions», explique Guy Lecroq, militant du Maine-et-Loire. Thierry insiste de son côté sur «cet espace républicain» qu'il ne faut pas laisser en jachère,