Etre là, mais sans ostentation; parler, mais avec mesure; être ministre, mais dans l'ombre du Premier d'entre eux. Laurent Fabius avait le script de l'université d'été socialiste bien en tête. Deux jours durant, sourire patelin et bons mots à la bouche, l'hôte de Bercy a déçu ceux qui guettaient les signes tangibles d'un retour du combat des chefs. «Je remplis ma mission avec la confiance de l'équipe gouvernementale, et en particulier de Lionel Jospin», s'est-il appliqué à dire. Vassalité de façade de la part d'un ministre qui, à coups de baisse d'impôts et de tribune libre, a semblé défier ces derniers jours le chef du gouvernement? «Il est rare qu'un plan d'allègement d'impôts soit présenté par le ministre des Sports», s'agace-t-il, très à l'aise dans son rôle de star malgré lui. Et si, selon une enquête Ifop publiée hier dans le Journal du dimanche, 86 % des français approuvent son plan (1), «c'est que le gouvernement a bien travaillé». L'eût-il oubliée, ses collègues se chargent de lui rappeler la règle: «Il n'y pas de vice-Premier ministre et il n'y en aura pas, martèle Elisabeth Guigou. En terme d'autorité, il n'y a pas de doute possible. Lionel Jospin est le chef, et chacun est à sa place.»
Profil bas, donc. Trop bas parfois pour ne pas éveiller le soupçon. Par exemple, quand il se qualifie de «modeste praticien» de l'économie. «Fabius doit être là, bien là, mais dans un cadre collectif», avertit un ténor du PS. Trois jours durant, les jospinistes n'ont d'ailleurs manq