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Libération

Martine Aubry, plus candidate que ministre.

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Encore au gouvernement pour un mois, elle donne la priorité à sa campagne lilloise.
publié le 4 septembre 2000 à 3h58

Lille envoyé spécial

«On a du mal à suivre.» Un de ses proches de l'équipe lilloise commente ainsi l'état d'esprit de Martine Aubry, ajoutant: «Elle s'occupe de tout: les associations, les commerçants, les jeunes, les vieux, la police. Si on la laissait, elle ferait la circulation.» La ministre de l'Emploi et de la Solidarité quittera son poste en octobre, Lionel Jospin ayant promis de la libérer pour qu'elle puisse se consacrer à temps plein à la campagne des municipales. Soit le 2, parce que c'est l'ouverture de la session parlementaire et que, confie Martine Aubry, «avec cinq textes importants à défendre, ce serait mieux pour [s]on successeur qu'il ne prenne pas les dossiers en route»; soit le 20, parce qu'un Conseil des ministres européens de l'Emploi aura lieu le 17. «Ma présence n'est pas indispensable, mais s'il le faut, j'attendrai jusque-là.»

Dans sa tête, Martine Aubry a déjà tourné la page. La tension qu'elle sent monter entre les jeunes des quartiers sud de Lille et les policiers des brigades anticriminalité (BAC), qui n'ont pas toujours une conception très citoyenne de leur rôle, la préoccupe autant sinon plus que les discussions sur l'assurance chômage (lire page 13). Son successeur? Elle refuse d'en parler: la décision appartient à Lionel Jospin. L'hypothèse d'un partage du ministère, l'Emploi revenant, par exemple, au fabiusien Claude Bartolone, secrétaire d'Etat à la Ville, et la Solidarité, à Jean Le Garrec, président de la Commission des affaires sociales, a