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Libération

Le gouvernement coincé par le plan Fabius

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Transporteurs et agriculteurs en attendent désormais plus.
publié le 5 septembre 2000 à 3h59

Fabius n'a-t-il pas tiré trop tôt? En dévoilant, jeudi, son plan d'allégements fiscaux, le ministre de l'Economie et des Finances a réduit la capacité de négociation du gouvernement. La grogne des transporteurs routiers démarrait juste. Du coup, les concessions accordées sous forme de gel de la hausse prévue (7 centimes par litre) de la taxe sur les produits pétroliers (TIPP) pour le gazole, et de renforcement des allégements spécifiques déjà accordés sous forme de remboursement d'une partie de cette TIPP, leur ont paru dérisoires.

Détaxation complète. Même chose pour les agriculteurs, qui profitent de la baisse de 30 % de la TIPP sur le fioul domestique (qu'ils ont à la différence des routiers, le droit d'utiliser), mais lorgnent désormais sur la détaxation complète dont profitent les marins-pêcheurs. «Il ne faut pas comparer ce qui n'est pas comparable, comme un chalutier qui consomme 2 000 litres de gazole par jour et une exploitation agricole», a tenu à rappeler Jean Glavany, interrogé en marge de la réunion des ministres européens de l'Agriculture, hier, à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

Pour avoir annoncé prématurément les mesures en faveur de ces deux secteurs, le gouvernement se trouve dans une situation délicate. D'abord, il ne lui reste plus qu'une faible marge de manoeuvre. Pour les agriculteurs, elle est même quasi inexistante, Bruxelles traquant inlassablement tout ce qui ressemble de près ou de loin à une aide non autorisée par la politique agricole commune. Dif