«A sec»: l'affichette ornait un peu partout, sauf à Paris, les pompes à essence du pays. Au quatrième jour de blocus des raffineries et des dépôts par les routiers, 80 % des stations-service étaient hier, sinon en rupture totale du moins en rupture partielle. Déjà, l'on sent poindre ici ou là l'inquiétude, dans les grandes surfaces alimentaires, ou à Rungis, si le conflit devait se poursuivre jusqu'au week-end. A entendre un porte-parole du groupe de distribution Système U, interrogé par l'Agence France-Presse, certains consommateurs ont déjà constitué des stocks. Il est vrai que les appels lancés par des préfectures ont parfois des accents dramatiques, comme celle du Bas-Rhin recommandant «à la population d'économiser le plus possible le carburant, de limiter les déplacements, d'utiliser les transports en commun et, lorsque le recours à un véhicule est nécessaire, de privilégier le covoiturage». Et tant pis si ce département jouxte l'Allemagne, où l'essence coule à flots. Les frontaliers ne se gênent pas d'ailleurs pour y faire le plein. Belgique, Espagne, Italie: les stations-service limitrophes ont été prises d'assaut. Mais, dans le centre du pays, les automobilistes n'ont parfois eu d'autres choix que de tomber en panne, de laisser leur voiture au garage ou de prendre le train. Sans certitude d'ailleurs de parvenir à bon port. Bloqué par les agriculteurs, qui se sont mis de la partie, l'express Nice-Bordeaux hier matin a fait machine arrière;
De fait, les actions des rout