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Libération
Éditorial

Du gris dans le rose

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publié le 11 septembre 2000 à 4h09

Le boulet est passé si près que Jospin a pu en sentir le souffle. Après avoir sifflé la fin de la récréation jeudi, il peut constater que les choses sont à peu près en ordre dès ce lundi. Maintenant qu'on peut regarder ailleurs qu'à notre porte, il faut bien admettre que la flambée des hydrocarbures risque de durer. Et cela arrive au plus mauvais moment, quand l'anémie de l'euro multiplie les dégâts déjà lourds de la facture pétrolière. Sur ces deux tableaux, la réunion des ministres européens présidée par Fabius a plutôt donné l'image d'une impuissance partagée, bien que rhabillée de tirades vengeresses.

Mais le fait que les autres gouvernements de l'Union se soient tout aussi peu préparés à la perspective d'une crise grave n'est qu'une maigre consolation pour Jospin. La popularité apparente rencontrée par les patrons routiers en colère montre que ses compatriotes aiment s'en tenir à des idées simples, et même simplistes. Et que la prime au plus grognant reste un trait distinctif de l'exception française.

Quand Jospin a fermé la porte à de nouvelles concessions aux patrons routiers (quoique non pas, on l'a vu, aux autres professions contestatrices), on a parlé de «quitte ou double». La première partie de ce programme est à coup sûr remplie. Pour le doublé, il faudra encore attendre. Les nuages pourraient venir, pour commencer et de façon plus classique s'agissant d'une rentrée sociale, du côté des salariés et de leurs syndicats, qui s'apprêtent à se faire entendre.

Or, en se p