Menu
Libération

Divisions sur le front de la pollution

Article réservé aux abonnés
Le futur sommet de La Haye risque d'aboutir à des déclarations sans lendemain.
publié le 12 septembre 2000 à 4h15

On prend les mêmes et on recommence. Après Rio de Janeiro en 1992 et Kyoto en 1997, la réduction des gaz à effet de serre est une fois de plus au centre des préoccupations de la grand-messe qui se tient à Lyon sous l'égide de l'ONU depuis hier. Avec une fois de plus, la crainte d'assister à de belles déclarations d'intentions sans lendemain. Sentiment peu fondé, rétorquent les responsables politiques. Cette fois, jurent-ils, le protocole de Kyoto sera mis en musique à La Haye: réduire au niveau mondial avant 2010, les émissions à effet de gaz de 5,2 % par rapport à 1990.

Droit de polluer. Les discussions promettent d'être animées. A Kyoto, au terme de dix jours de négociations laborieuses, les pays industrialisés s'étaient mis d'accord sur des objectifs chiffrés de réduction de rejet de gaz à effet de serre: pour la période 2008-2010, les Etats-Unis se sont engagés à réduire les leurs de 7 %, l'Europe de 8 % et le Japon de 6 %. Mais les moyens d'atteindre ces objectifs sont restés vagues. La prochaine conférence de La Haye risque de se transformer encore, en un affrontement Etats-Unis-Europe-pays en développement. Les Etats-Unis et leurs alliés (Australie, Canada, Japon, Nouvelle-Zélande) s'opposent à l'Union européenne sur la question des procédures flexibles, notamment les «permis à polluer». Le principe de cet outil-roi des Américains est simple. Un pays ou un industriel achète des droits à polluer à des pays qui ont rempli leurs objectifs de réduction de gaz, lorsque cela