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Libération

«Je ne comprends pas l'enjeu du débat et pourtant j'ai fait Sciences-Po».

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Dans la famille abstentionniste, Angèle, Wanda, Eric... Ils n'iront pas voter, le 24 septembre, et expliquent pourquoi.
publié le 14 septembre 2000 à 4h18

Pour ce référendum, impossible de brosser le profil type de l'abstentionniste. «Le mouvement est tel qu'il dépasse les clivages traditionnels (âge, sexe, niveau scolaire et de revenus...), explique Pierre Giacometti, directeur général d'Ipsos-Opinion. Toutes les couches sociales sont touchées.» Dans sa dernière enquête, l'institut observait que seulement 32 % des moins de 35 ans se déclaraient «certains d'aller voter» (contre 41 % chez les plus de 35 ans) et que c'est du côté des sympathisants des Verts que l'on trouve la plus faible proportion des personnes certaines de se déplacer (27 %).

Pour tenter de cerner les motivations des abstentionnistes, Libération les a interrogés dans cinq régions. «Puisque les politiques n'ont pas fait d'efforts pour nous expliquer les enjeux , nous n'en ferons pas pour aller voter», résume l'un d'eux. «De même qu'un mauvais film ne fait pas d'entrées, un mauvais référendum ne fera pas de votes, voilà tout», prévient Jacques Ars, 40 ans, adhérent des Verts et patron de bistrot à Rennes, qui, pour la première fois, n'ira pas voter. Gros plan sur cette galaxie décidée à boycotter les urnes le 24 septembre.

Antoine Guiral

Privés de débat, ils n'en comprennent pas l'enjeu

Florence, 25 ans, chercheuse associée en sociologie (Paris). «Je ne savais pas que c'était si tôt, personne n'en parle. Je ne m'en fous pas, si ça se trouve c'est important. Mais je ne comprends pas les enjeux du débat. Et pourtant j'ai fait Sciences Po! Honnêtement, je ne vois pas e