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Libération

Quinquennat: la France se prépare à jouer ni oui-ni non.

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Le Président lance sa campagne pour la réduction du mandat. Mais les états-majors politiques tardent à se mobiliser.
publié le 14 septembre 2000 à 4h18

Ce peut être un simple coup de flemme pour cause d'été indien. Mais il en est des coups de flemme comme des coups de vent. Parfois, ils précèdent les tempêtes. Cette flemme électorale qui s'annonce le 24 septembre, jour du référendum sur le quinquennat, flaire bon la révolte abstentionniste, la grande transgression incivique, le bras d'honneur aux «politiciens». Déjà, d'aucuns tentent de se prémunir contre le silence de ces urnes vides qui menace d'être assourdissant. «La démocratie en France est suffisamment ancrée pour qu'elle ne soit pas remise en cause par un fort taux d'abstention», a prévenu Jean-Louis Debré, célèbre estafette de Jacques Chirac. Comme souvent, la dénégation est révélatrice. De l'inquiétude de la classe politique devant un scrutin qui pourrait la remettre gravement en cause, si le record d'abstention établi en 1989 avec la consultation sur la Nouvelle-Calédonie était battu. Cet «essoufflement» actuel de la démocratie est «dangereux» a concédé, hier, à haute voix le chef de l'Etat.

Raisons à la pelle. Car les semaines passent, et la troupe des abstentionnistes ne cesse d'enfler. Des raisons, il en est à la pelle, petites et grandes, anecdotiques et essentielles. Dans le désordre, on notera d'abord qu'il manque dans cette campagne le nerf de la guerre. Les partis ne seront pas remboursés par l'Etat pour leurs dépenses. Sans argent, peu de meetings, peu d'affiches, peu de banderoles. Donc peu de folklore et pas de spectacle. La télévision pourrait assurer l