Sophie Lebarbier est consultante à International Media Consultants Associés. Arnaud Dupont est directeur d'études à Médiamétrie. Ils conçoivent New on the Air (Nota), un observatoire permanent des nouveaux programmes de télévision. Pour le compte des chaînes de télé, de producteurs, et d'annonceurs publicitaires, ils analysent les contenus et les audiences de toutes les nouvelles émissions diffusées dans huit pays (Allemagne, Australie, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni).
D'ordinaire, ce sont les Etats-Unis qui exportent ce qu'il y a de pire à la télé. Cette fois, l'Europe semble en avance sur ce que l'on appelle la «real TV»...
Arnaud Dupont. Même si la première émission du genre était américaine c'était Realworld, au début des années 90, sur MTV , l'Europe prend effectivement le dessus. Sur la quinzaine de reality soaps qui existent dans le monde, Big Brother est néerlandais, Geboied (Enchaînés) aussi, Survivor est d'origine suédoise, De Mole (la Taupe) est belge, Castaway 2000 et The Villa sont britanniques...
La France n'a pas encore exploité le filon de la «real TV». Comment expliquer ce retard?
AD. Sur les huit pays que nous étudions, la France a déjà été la dernière à lancer Who Wants to Be a Millionnaire? Tous les autres à part l'Italie où c'est imminent ont déjà Big Brother alors qu'en France, il n'en est pour l'instant pas question.
Sophie Lebarbier. TF1 et M6 ont commencé par rejeter Big Brother sur le mode: «Vade retro, pas de ça chez