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Libération

La carte de la fermeté ne réussit pas à Blair

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Si, contrairement à Jospin, le Premier ministre britannique n'a rien cédé, sa cote baisse aussi.
publié le 18 septembre 2000 à 4h26

Londres

de notre correspondant

Tony Blair en panne? A l'issue d'une semaine de blocus et de chaos, la note est très lourde pour le Premier ministre. Selon le Sunday Times, les trois quarts des Britanniques (73 %) l'ont trouvé «arrogant» et estiment qu'il a perdu le contact avec l'opinion. Plus inquiétant: un second sondage indique que, pour la première fois depuis huit ans, les conservateurs devancent les travaillistes. D'après l'enquête effectuée par l'institut Mori pour le News of the World, le Labour ne recueille que 36 % des intentions de vote contre 38 % à son rival. Le Sunday Times, quant à lui, donne les deux partis au coude à coude avec 37 %. Retournement spectaculaire: il y a un mois, les travaillistes disposaient encore d'une avance de 20 points sur les tories et semblaient assurés de la victoire lors des élections générales attendues en mai.

Verdict sévère. Le leader de la «troisième voie» pâtit tout autant de la flambée du pétrole que son alter ego français. Pourtant, les deux hommes ont adopté des méthodes opposées. A la différence de son «ami», Blair n'a pas baissé les taxes sur les carburants, ni fait la moindre concession aux routiers et aux fermiers. Les travaillistes ne se sont pas privés de critiquer le mauvais exemple de Paris. Cela n'empêche pas le verdict d'être aussi sévère de part et d'autre de la Manche. Selon le News of the World, 79 % des personnes interrogées condamnent la façon dont Blair a géré la crise. «L'opinion publique est comme un gorille de