Cent-vingt milliards pour rien! C'est presque ainsi qu'on pourrait résumer le bilan des barrages routiers pour le gouvernement à la lecture du sondage que la Sofres a réalisé les 16 et 17 septembre auprès de 1 000 Français représentatifs de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus. Les réponses aux questions sont limpides et massives: oui ­ à 88 % ­ les Français souhaitent une baisse des taxes sur les carburants, non ­ à 65 % ­ le gouvernement n'a pas fait assez pour abaisser les impôts, non ­ à 80 % ­ les taxes sur les carburants ne sont pas un moyen légitime de lutte contre la pollution, oui ­ à 37 % ­ ce sont les taxes qui sont les premières responsables de la hausse des prix des carburants, qui, oui ­ à 52 % ­, a des conséquences sur le budget des Français.

Le verdict est sévère pour Laurent Fabius et Lionel Jospin, qui, le 31 août, avaient présenté un plan trisannuel de baisse des impôts qui devait contenter tout le monde: les entreprises, les salariés, les cadres, les propriétaires d'automobiles, etc.

Clivages balayés. A ce niveau de désaveu, les barrières gauche-droite sont dépassées: en témoignent les 76 % d'électeurs de gauche qui trouvent les taxes sur les carburants trop élevées. Ou encore les 76 % d'électeurs écologistes qui sont eux aussi de cet avis... Les clivages d'utilisation sont eux aussi inopérants: plus d'un non-propriétaire de voiture sur deux se retrouve dans le camp des défenseurs de la bagnole... «Les réponses les plus sévères se retrouvent p