Tous n'en sont pas encore morts, mais pas un n'échappe au mal pétrolier. La crise du prix des carburants a déstabilisé tous les gouvernements européens, et provoqué un sauve-qui-peut aux antipodes de la «coopération» qui devrait être la règle dans l'Union. Confrontés à la révolte des consommateurs de carburants, les pays européens réagissent en ordre dispersé. Si la France, les Pays-Bas ou l'Italie ont réduit leurs taxes sur le diesel professionnel, la plupart des autres pays, tels la Belgique, le Royaume-Uni ou l'Espagne, ont refusé ou refusent de prendre des mesures similaires, préférant agir sur les charges sociales, les assurances, les taxes de circulation, ou les mesures environnementales.
A Bruxelles et à Francfort, on commence à s'inquiéter de la générosité fiscale désordonnée des gouvernements: «Les Etats membres doivent résister à la tentation, en dépit des demandes de certains secteurs de l'économie, de réduire les taxes», a répété, hier, Loyola de Palacio, commissaire européenne chargée des Transports et de l'Energie. La Commission, comme la Banque centrale européenne (BCE), jugent en choeur qu'il n'est pas «sain» de déplacer le fardeau de l'augmentation du brut d'un secteur de l'économie à l'autre, puisqu'au final il faudra bien que quelqu'un paye. En outre, la BCE craint que les salariés ne cherchent à récupérer la perte de revenus provoquée par la hausse du pétrole, en réclamant des hausses de salaires, ce qui relancerait l'inflation. La hausse du prix du pétrol