Coincé derrière une cycliste dans une rue où tout dépassement est impossible, l'automobiliste a perdu les pédales. Après avoir doublé en forçant le passage, il a pilé, ouvert sa fenêtre, soulagé sa bile: «Grosse pute, je vais t'écrabouiller!» Et redémarré dans un crissement de pneus. Des incidents de ce genre, le Mouvement de défense de la bicyclette (MDB) en a régulièrement connaissance.

Laurent Lopez, porte-parole du MDB, raconte l'altercation qu'il a eue avec un moniteur d'auto-école. «Il m'a doublé en forçant le passage. Je l'ai rattrapé au feu suivant et je lui ai fait remarquer que puisqu'on était arrivés au même endroit au même moment, il aurait pu éviter de me doubler dans des conditions aussi dangereuses. La situation s'est rapidement envenimée et on en est arrivés aux noms d'oiseau.»

Un autre incident illustre l'agressivité dans les relations entre cyclistes et automobilistes. L'été dernier, un cycliste voit une voiture se garer devant lui sur une piste cyclable. Il fait remarquer au conducteur qu'il ne doit pas s'arrêter là et reçoit, en retour, une mandale qui l'envoie au sol. Deux motards de la police témoins de la scène mettent pied à terre. Mais, voyant que le cycliste n'est pas blessé, remontent en selle, expliquant qu'ils n'ont pas assisté au début de l'algarade. Ecoeuré, le cycliste n'a pas osé porter plainte. «Dans ce genre de cas, il faut absolument le faire, s'indigne Laurent Lopez. Mais quand il n'y a pas de dommage corporel, les gens hésitent.»

Selon lui,