Le vélo, une solution de rechange crédible? A la veille de la journée «En ville sans ma voiture», à laquelle participeront plus de 600 villes européennes, et en pleine flambée du prix de l'essence, Libération dévoile le premier véritable palmarès des villes cyclables. Il décrit avec une précision inédite la condition actuelle du cycliste urbain: toujours inégale et fragile, mais en léger progrès face à l'hégémonie de l'automobile. La Fédération des usagers de la bicyclette (FUBicy), qui a réalisé cette deuxième enquête (la première, qui remonte à 1995, avait pâti de moyens trop limités), dégonfle, au passage, quelques pneus médiatiques.
Si Strasbourg est toujours en tête, si Nantes, La Rochelle, Grenoble, Bordeaux, Rennes, Quimper et Tours sont dans le peloton, Paris pédale loin derrière, malgré ses deux grands axes tibériens nord-sud et est-ouest: «A Paris, on fait des pistes cyclables en granit dix fois plus chères qu'en province. Les aménagements sont trop luxueux et avancent donc à une vitesse d'escargot. Résultat, seuls 6 % de la voirie sont aménagés. Ce classement ne sanctionne pas les projets, tous les maires en ont de très beaux à l'approche des municipales. Il dit l'existant, la réalité», affirme son concepteur, Frédéric Héran.
Gamme de services. Cet économiste des transports de l'Ifresi-CNRS (1) a mis au point les critères de ce palmarès à partir d'une idée nouvelle: pour relancer la pratique du vélo comme mode de déplacement à part entière, il ne suffit pas de réali