La rumeur circulait depuis deux semaines: un document explosif les mémoires d'outre-tombe de Jean-Claude Méry, le principal financier du RPR était «sur le marché». Rumeur fondée. Hier, le premier volet des confessions post mortem de Jean-Claude Méry a été publié par le Monde. Ces confessions sont accablantes pour le RPR, à propos du système de trucage des marchés publics à Paris et en Ile-de-France, mais elles le sont surtout et de manière très directe pour Jacques Chirac.
Ce témoignage, enregistré «si malheur est», explique Méry, aurait été réalisé le 24 mai 1996 par Arnaud Hamelin, ancien reporter, devenu patron d'une société de production audiovisuelle, Sunset Presse. A l'époque, Jean-Claude Méry, mis en examen par le juge Eric Halphen à Créteil dans l'affaire des marchés publics de l'Office HLM de la Ville de Paris (OPAC), vient de sortir de prison. Selon Arnaud Hamelin, Méry aurait pris l'initiative de cet enregistrement, et l'aurait contacté par le biais d'un ami. «Pour le cas où il arriverait quelque chose.» L'une de ses proches reconnaît qu'il évoquait de temps à autre l'existence de cette «cassette», mise en lieu sûr. Mais assure qu'à la fin de ses jours, il ne voulait plus «entendre parler de tout cela».
Intermédiaire. Décédé des suites d'une longue maladie le 11 juin 1999, Jean-Claude Méry n'a jamais craqué devant le juge Halphen. Il reconnaissait son rôle d'intermédiaire entre les entreprises et la mairie de Paris on le surnommait «Méry de Paris» , mais