Le quinquennat sec, une réformette? Sans doute. Mais le raccourcissement du mandat présidentiel de 7 à 5 ans va entraîner d'autres réformes dont personne ne parle aujourd'hui. La Constitution de la Ve République voulue par le général de Gaulle a montré (notamment avec la cohabitation) qu'elle était suffisamment souple pour autoriser des périodes de gouvernement relativement stables. Avec le quinquennat, cet équilibre risque de s'en trouver modifié dans ses deux principaux secteurs: l'exécutif et le législatif. Revue des réformes institutionnelles auxquelles nous n'échapperons probablement pas.
Un calendrier à revoir
Les constituants de 1958 ont voulu marquer la prééminence du chef de l'Etat sur tous les autres pouvoirs. Derrière lui se constitue une «majorité présidentielle» solide. En 2002, les hasards du calendrier (qui remontent au décès de Georges Pompidou en avril 1974 et à la dissolution de 1997) feront que les 577 députés seront élus quelques semaines avant le président de la République. Pour certains responsables politiques, c'est marcher sur la tête car c'est ne plus faire de l'élection présidentielle celle dont tout découle. Le président de l'UDF, François Bayrou, est l'un des plus remontés contre ce calendrier. Nourrissant des ambitions présidentielles, il ne veut pas être contraint à se ranger derrière Jacques Chirac, en cas de victoire de la droite aux législatives. Valéry Giscard d'Estaing, lui, promet une proposition de loi rétablissant une chronologie «normale»