Jacques Chirac n'est pas un président de la République élu à la majorité absolue. Le 7 mai 1995, il a obtenu 49,6 % des suffrages et non 52,64 %... Car les votes blancs n'ont pas été comptabilisés dans les suffrages exprimés. Un bulletin blanc est un bulletin nul. Il ne compte pas dans l'arithmétique électorale. Pourtant, jamais le vote blanc n'a eu autant d'importance. Le scrutin référendaire de dimanche devrait le confirmer.
Militants. Ce sera notamment le cas à Caen et à Lyon. Des militants du Parti blanc vont y distribuer des bulletins vierges à l'entrée de bureaux de vote, et les comptabiliser «avec exactitude» lors du dépouillement. A Lyon, les «blancistes» organisent même un «référendum sauvage», histoire de mesurer la reconnaissance du vote blanc. Mais le Parti blanc ne participe pas officiellement à la campagne pour le quinquennat. Chasse, Pêche, Nature et Tradition, si. C'est le seul des 14 partis autorisés à faire campagne officielle, à appeler à voter blanc. Ces «blancistes» plus ou moins déclarés ont de précieux relais au Parlement, en particulier au Palais-Bourbon. Depuis 1988, douze propositions de lois ont été déposées pour la reconnaissance du vote blanc, dont six depuis juin 1997.
La dernière en date vient d'être portée à la connaissance de l'Assemblée nationale par le député communiste du Rhône, André Gerin. Le seul élu de gauche à avoir pris officiellement fait et cause pour le vote blanc, après s'être rendu compte que «l'offre politique ne correspond pas t