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Libération

Les leçons de l'abstention.

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Tous les pronostics s'accordent sur un taux record. Mais les analyses sur les conséquences diffèrent.
publié le 23 septembre 2000 à 4h39

Quelles répercussions y aura-t-il dans la vie politique française en cas de record d'abstention, dimanche? Lionel Jospin, lors d'un meeting mardi soir à Paris, a invité ceux qui en tireraient un peu vite des conséquences à «relativiser». Il a laissé entendre que si l'abstention était équivalente à celle relevée lors du référendum sur la Nouvelle-Calédonie en 1988 ­ 63,11 % ­, cela lui irait très bien. Pas de panique, donc. C'est aussi ce que répète François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste: «Il sera difficile de faire dire aux Français ce qu'ils n'ont pas voulu dire, explique-t-il. L'effet sera neutre, tant par rapport à Jospin qu'à Chirac.» Olivier Duhamel, constitutionnaliste et député européen PS, partage cette analyse: «Une faible participation n'aura aucune conséquence pour les principales forces politiques françaises. Le PCF ne pourra pas se prétendre le premier parti de France, et ni Lionel Jospin ni Jacques Chirac n'en seront affectés. Ils ne se sont pas assez impliqués pour cela.» Ni coups ni blessures donc à attendre pour le président de la République et son Premier ministre socialiste, estiment-ils.

Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, centre d'études de la vie politique française, nuance: «Une abstention élevée ne provoquera pas de séisme mais elle ne sera pas sans écho non plus, affirme-t-il. Si elle dépasse 70 %, il en résultera forcément un affaiblissement de Chirac, et comme il s'agit d'un référendum de cohabitation, il ne sera pas le seul