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Libération

Quinquennat: vivement dimanche!.

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La campagne a été marquée par un désintérêt des politiques comme des Français.
publié le 23 septembre 2000 à 4h39

Est-ce cela la fameuse «modernité» de la vie publique que gauche et droite prétendent installer? Jamais sous la Ve République, campagne électorale n'aura été aussi inexistante. C'est que ceux qui d'ordinaire les animent, femmes et hommes politiques, ont, cette fois, boudé la scène. Peu ou pas de meetings, de réunions publiques, de prestations télévisées. Seuls les tenants du non ont dépensé quelque énergie pour tenter de justifier leur position. «La moindre des choses, c'est quand même d'aller voir les gens. Mais il n'y a pas eu de campagne électorale, aucune explication aux Français. En vingt jours, j'ai rarement rencontré un de mes homologues», s'est plaint, vendredi, Charles Pasqua. Ses adversaires, les tenants du oui, sont en effet restés à la maison. Comme le PCF (et l'extrême gauche) dont la dernière consigne révolutionnaire est «l'abstention active».

Affaire mal engagée. Le couple exécutif lui-même, pourtant à l'initiative de la consultation, a été avare de prestations. D'entrée, en annonçant, le 5 juin, l'organisation du référendum sur la réduction du mandat présidentiel à cinq ans, Jacques Chirac avait douché les ardeurs: «Nous posons une question aux Français: ils y répondent oui, c'est très bien, ils y répondent non, c'est très bien.» L'affaire était mal engagée, elle l'est restée. Le chef de l'Etat n'a pas eu la foi des derniers convertis, lui qui ne s'est pourtant rallié que tardivement, et sous une pression giscardo-jospinienne, au quinquennat. Ces deux dernière