Voilà des manoeuvres militaires qui arrivent à point nommé. Quelques centaines de marines s'apprêtent à débarquer sur une île de la côte croate, à moins de trois cents kilomètres du Monténégro. Programmé depuis le printemps, c'est-à-dire avant l'annonce de l'élection présidentielle en Yougoslavie, l'exercice «Phiblex 2000» doit permettre aux militaires américains et croates de conduire ensemble des opérations amphibies. Avec à peine 400 marines à bord de l'USS Austin, les moyens déployés sont modestes, mais l'effet est assuré, alors que le secrétaire américain à la Défense, William Cohen, affirmait hier que «la communauté internationale doit mettre assez de pression sur Milosevic pour qu'il accepte le vote de son peuple». Traduit en termes militaires, Phiblex 2000 relève de la «gesticulation».
«Gesticulation», également, que l'important déploiement de la Royal Navy en Méditerranée. Pas moins de quinze bâtiments croisent «à proximité de la Yougoslavie», annonce le ministère britannique de la Défense. Avec deux porte-aéronefs et un navire spécialisé dans les opérations de débarquement, la Royal Navy est venue renforcer la VIe flotte américaine, présente en permanence avec un groupe aéronaval en Méditerranée. A bord de ses bateaux, les 2 000 hommes de la 26e Marine Expeditionnary Unit, entraînés aux opérations spéciales. En revanche, aucun bâtiment français n'est présent en mer Adriatique.
Les milieux américains de la Défense redoutent une dégradation de la situation au Monténégr