Ça les reprend, les gratte, les inquiète ou les effraie. Mais c'est reparti: la violence de l'affrontement entre droite et gauche né des rebondissements des jours écoulés des confessions de Jean-Claude Méry à la mise en cause de Dominique Strauss-Kahn a fait resurgir le mot-clé: «amnistie». C'est notamment le raisonnement d'Alain Juppé, qui s'inquiète qu'une génération politique puisse être sacrifiée parce qu'il était difficile, pour les responsables en place, de gérer la transition des différentes lois qui, de 1988 à 1995, ont structuré les questions du financement politique. Rappel des différentes étapes.
1988. Les premières vraies secousses des affaires datent du milieu des années 80. Le premier dispositif date de 1988. Il met en place, le 11 mars, une «transparence financière de la vie politique». La portée est forte sur le plan symbolique. Moindre, sur le plan pratique. Les membres du gouvernement et les élus (président de conseil général, maire d'une commune de plus de 30 000 habitants) sont astreints à une déclaration de patrimoine. Censée évacuer les soupçons d'enrichissement personnel, cette déclaration n'est toutefois l'objet d'aucune évaluation; elle n'est pas publique. Toute divulgation «frauduleuse» de ces déclarations de patrimoine est en revanche sanctionnée pénalement. Par ailleurs, pour freiner les débauches de communication, est introduite la notion de plafonnement des dépenses des campagnes électorales. Enfin, et surtout, un financement forfaitaire de l