«Bon, maintenant, il faut voter, on ne va pas s'éterniser.» Après une heure d'Assemblée générale, le délégué CGT veut clore les débats. «Il faut décider: soit on reconduit demain, soit on arrête et on essaye de mobiliser les salariés en vue d'une nouvelle action pour le 5 octobre...»
Ils sont une centaine de militants, CGT, CFDT, SUD Rail et Unsa (syndicat autonome) FO est absente , hier, à 12 h 30, dans la salle de la gare Montparnasse. Ici, la grève est bien suivie, même si les effectifs de cheminots sont un peu clairsemés. «Beaucoup de camarades qui vivent en banlieue sont restés bloqués chez eux, parce que le trafic est un peu perturbé... Ce qui est une bonne chose, par ailleurs. Ce qui importe, c'est que le mouvement ait été un succès.» Satisfaction, donc. A tour de rôle, les syndicats grognent sur l'indécence des salaires des cheminots, louent l'action unitaire et tentent de mettre l'accent sur leur rôle dans la manifestation. «Il ne faut pas oublier que c'est l'Unsa qui a lancé le mouvement», rappelle un délégué de l'organisation autonome. Et le syndicaliste d'ajouter, en marge de la réunion: «La CGT est prise en porte-à-faux. Ils ont signé l'accord sur les 35 heures, qui inclut la modération salariale, et ils sont sous tutelle du ministre des Transports [le communiste Jean-Claude Gayssot]. Du coup, ils ont freiné des quatre fers. Ils ont essayé de limiter le mouvement autant que possible. Et, finalement, ils ont raccroché les wagons pour ne pas être dépassés.»
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