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Libération

Douze semaines dans la vie d'une femme

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La pilule du lendemain à l'école débattue demain à l'Assemblée.
publié le 4 octobre 2000 à 5h02

Les révolutions ont été menées au siècle dernier par Lucien Neuwirth et Simone Veil. Cette semaine sera celle du dépoussiérage et du rattrapage. Aujourd'hui, Martine Aubry présente un «toilettage» de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en Conseil des ministres et, demain, l'Assemblée nationale examinera un texte visant à rétablir la distribution à l'école et la vente libre en pharmacie de la «pilule du lendemain».

Ce hasard du calendrier doit tout aux maladresses du gouvernement, qui s'est retrouvé attaqué sur deux fronts en juin. A sa droite, les antiavortements ont obtenu du Conseil d'Etat l'annulation d'une circulaire autorisant la distribution du Norlevo, la «pilule du lendemain», dans les établissements scolaires. Lors de sa mise en vente libre, en 1998, le ministère de la Santé avait cru pouvoir passer outre les termes de la loi Neuwirth (1967), qui soumet la délivrance de contraceptifs oraux à une prescription médicale. A sa gauche, la ministre Martine Aubry a dû essuyer les tirs de ses camarades députés et féministes, qui la soupçonnaient fortement de revenir sur ses promesses: d'abord favorable à l'allongement des délais pour l'IVG et à la suppression de l'autorisation parentale pour les mineures, la ministre a semblé flancher au printemps. La polémique s'est envenimée pendant l'été, éclaboussant Lionel Jospin, accusé d'être «coincé et frileux». Afin de couper court, le Premier ministre a donné son aval aux députés socialistes pour défendre le Nor