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Libération

Le corps médical suit la réforme, sans dramatiser

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Les médecins pratiquant l'IVG s'interrogent sur les techniques opératoires.
publié le 4 octobre 2000 à 5h02

En lisant les propos tenus cet été dans Libération par le professeur Israël Nisand, auteur d'un rapport sur l'IVG ­ «On n'est pas seulement bons à vider les utérus... Si les femmes décident seules, ce sera l'hécatombe» ­, on pouvait imaginer que, dans le monde médical, l'avortement restait un sujet chargé de polémique. Comme si, là plus qu'ailleurs, se jouait la position du médecin contre celle de la femme. Ce n'est plus franchement le cas. Non pas que la pratique de l'IVG soit devenue banale. Mais les temps ont changé.

«Personne n'aime faire des IVG», explique le docteur Bellaich Amard, chef de la maternité du centre hospitalier Jean-Rostand, à Sèvres (Hauts-de-Seine). «Mais, pour moi, pour nous, c'est une obligation que de respecter ce droit. Je suis spécialiste de la reproduction, et je veille à ce que tout se passe bien, et à ce que l'on ne refuse aucune demande.» «L'IVG ne me pose pas de problème», ajoute le docteur Suzanne Breaig de l'hôpital d'Annecy (Haute-Savoie). «Il faut le faire. J'ai horreur de faire ça, mais il faut le faire.» Un avis partagé par la très grande majorité des gynécologues-obstétriciens interrogés. Mais il y a des nuances, des effets générationnels, des analyses divergentes, qui ne se déclinent pas simplement sur l'échelle de la bioéthique ou d'une prise de position implicite sur le statut de l'embryon.

«Gigantesque laisser-aller». Jacques Mention, chef de service à la maternité du CHU d'Amiens, connaît par coeur ce milieu de l'obstétrique à la fran