Une nouvelle fois l'avortement est l'objet de polémiques.
Mais que de chemin parcouru un quart de siècle après la loi Veil! Certes, l'allongement du délai pendant lequel une IVG peut légalement se pratiquer ressuscite grosso modo les deux camps qui s'étaient affrontés, mais pas seulement. Certains des objecteurs à cet amendement à la loi Veil sont eux-mêmes des praticiens de l'IVG. En outre, le discours de beaucoup d'opposants à l'interruption volontaire de grossesse s'est fait plus nuancé, entérinant sans le dire son existence pour mieux batailler sur ses marges oublions les groupuscules de forcenés vociférateurs. Pourquoi, dans ces conditions, la polémique fait-elle retour?
Principalement parce que d'autres valeurs, qui n'étaient que très confusément appréhendées dans les années 70, sont mises en jeu. On peut rejeter le poids de la tradition et celui des convictions religieuses conçus comme normes sociales a priori c'est ce qui a été fait voici vingt-cinq ans. On ne peut s'opposer de la même façon frontale au souci d'une dérive eugéniste dont l'avortement n'est qu'une des occurrences possibles. Pourtant, refuser un délai à de nombreuses femmes prises au piège, c'est pousser trop loin le principe de précaution.
Le hasard des procédures envoie devant le Parlement l'amendement sur les délais de l'IVG et celui sur la pilule du lendemain. Mais c'est un hasard peu hasardeux. Quoique étayés sur de solides instincts, les mystères de la reproduction humaine n'ont rien d'une conn