Belgrade correspondance
Son premier discours depuis la terrasse de la mairie de Belgrade, face au bâtiment du Parlement fédéral occupé par la foule, a été adressé à sa «Chère Serbie libérée»(voir encadré ci-dessous). Le juriste Vojislav Kostunica, le chef de l'Opposition démocratique de Serbie (DOS), qui se définit volontiers comme «patriote mais d'abord démocrate», n'a jamais caché son admiration pour le général de Gaulle. Il est le président élu. Face à la foule de centaines de milliers de manifestants, il se pose comme la seule autorité légitime et annonce une session des deux chambres du nouveau Parlement yougoslave. Plus tard dans la soirée, il s'adressait à la nation à la télévision: «Une nouvelle vie démocratique commence en Serbie (..), nous avons des promesses venant des plus hautes instances de l'Union européenne que, dans quelques jours, au plus tard lundi, les sanctions seront levées car la Serbie a montré son véritable visage démocratique.» Il a aussi évoqué les noms de personnalités du Monténégro pour le poste de Premier ministre.
L'ancien pouvoir s'est évanoui. Slobodan Milosevic se serait enfui de Belgrade, d'où trois Antonov ont décollé dans la soirée. Dans la nuit, Zoran Djindjic, un des leaders de l'Opposition démocratique serbe, affirmait que «Milosevic est à Bor (100 km au sud-est de Belgrade, ndlr), entouré de ses plus proches collaborateurs», ajoutant: «Je suppose qu'il prépare un coup de force, on m'a dit entre 3 et 5 heures» (entre 5 et 7 heures en Fra