Beyrouth
de notre correspondante
L'escalade est sans précédent depuis le retrait israélien du sud du Liban le 24 mai. Au dixième jour des affrontements dans les Territoires palestiniens, le conflit s'est brutalement étendu, samedi, à la frontière libano-israélienne. Fer de lance de la résistance à l'ex-occupant, la milice chiite du Hezbollah a capturé trois soldats israéliens et en a blessé trois autres dans une embuscade tendue à une patrouille israélienne à Chebaa, une poignée de hameaux situés à la lisière du Liban, de la Syrie et d'Israël. La riposte n'a pas tardé. Près de vingt civils libanais ont été blessés dans le bombardement des positions du Hezbollah par Tsahal.
Enlèvement spectaculaire. Du coup, le Liban a renoué avec la crainte des représailles à grande échelle tandis que des chasseurs-bombardiers d'Israël survolaient le sud du pays à basse altitude. Le Hezbollah dont les miliciens ont disparu hier de la région menaçait, lui, de «combattre toute agression contre le Liban» et de «prendre pour cible tous les sionistes, colons ou militaires». En attendant, et pour le deuxième jour consécutif, des réfugiés palestiniens manifestaient à la frontière libano-israélienne où cinquante d'entre eux lançaient pneus enflammés et pierres vers les soldats israéliens.
Cet enlèvement spectaculaire, car perpétré au-delà de la ligne du cessez-le-feu de 1967, est la première opération du genre depuis la création du Hezbollah en 1982. Même si des milieux proches de ce parti soulignen