Jérusalem de notre correspondante
Il y a dix jours encore, Ehud Barak n'avait pas d'autre choix, s'il voulait sauver son poste, que de conclure la paix avec les Palestiniens. Désormais, il pourrait n'avoir plus vraiment d'autre choix, s'il veut se maintenir au pouvoir, que de repartir en guerre. Surtout en ce jour de Yom Kippour (fête du Grand Pardon) qui commémore un conflit de 1973 que les Arabes ont bien failli gagner. L'évacuation de la Tombe de Joseph à Naplouse, puis le kidnapping de trois soldats israéliens à la frontière libanaise ont en effet été ressentis par la classe politique et la population israéliennes comme deux gifles cinglantes qui ne peuvent en aucun cas rester impunies. Si Barak ne veut pas apparaître comme un faible, qui rate tout ce qu'il entreprend (la cohésion politique du pays, la paix avec les voisins), il en est réduit à endosser l'habit dans lequel il se sent le plus à l'aise, celui d'un chef de guerre.
Martèlement public. Car les Israéliens se disent aujourd'hui convaincus, au vu du déchaînement de passion de ces derniers jours, que les Palestiniens, au fond, n'ont jamais voulu et ne veulent pas la paix. Un sentiment dont le martèlement public fait partie d'une contre-offensive médiatique savamment organisée pour tenter de faire basculer une opinion publique internationale jusqu'à présent acquise à la cause palestinienne. «Yom Kippour 2000 est un maillon dans une chaîne qui est reliée à Yom Kippour 1973: c'est comme si le cercle vicieux de l'hosti