New York de notre correspondant
Dans les rues de Chelsea, un bastion gay de New York, des volontaires distribuent des tracts en anglais ou en espagnol. «Soyez responsables, protégez-vous!» L'opération fait partie d'une campagne lancée en début d'année par le GMHC (Gay Men's Health Crisis), la plus importante association de soutien aux malades du sida aux Etats-Unis, afin de remobiliser les homosexuels et les autres contre le sida.
Moins de dons. Tous les groupes de lutte contre la maladie font le même constat: du fait du succès des trithérapies, une grande partie de l'opinion ne perçoit plus le sida comme un danger et le sentiment d'urgence face au virus a presque disparu. Le phénomène se traduit en premier lieu par une chute importante des dons accordés à tous ceux qui ont fait du combat contre le sida leur quotidien. Il engendre aussi un comportement nouveau chez toute une «génération à risques», qui a moins recours au préservatif qu'avant.
«L'attitude générale est que le sida est toujours très sérieux, mais que les scientifiques ont réussi à dominer le virus», explique Jerome Radwin, le PDG d'Amfar, la fondation américaine pour la recherche contre le sida. «C'est triste à dire, mais parce que le nombre de morts diminue, alors les gens se disent qu'on peut vivre avec le sida et que ce n'est pas si grave. On ne voit plus d'hommes squelettiques dans les rues, les stars n'en meurent plus et, du coup, on a l'impression que c'est terminé.»
Même sur les campus. Les experts parlent d