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Libération

Homos: la capote n'a plus la cote

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La communauté divisée sur les pratiques à risque.
publié le 11 octobre 2000 à 5h14

Deux ans que la rumeur couvait. La capote n'est plus à la mode, les relations sexuelles entre hommes seraient de moins en moins «safe». La rumeur enflait, alimentée par une recrudescence des maladies sexuellement transmissibles ­ syphilis notamment ­, l'ouverture de nombreux «sex-clubs» où les préservatifs ne se ramassent pas à la pelle au petit matin, des petites annonces sur Minitel ou Internet: «cherche plan nokpot», «Paris touze nokpote - de 30 ans», «séropo cherche séroné sht [souhaite] contamination». Un état d'esprit: «Le sida, c'est comme un cancer. Normalement, on l'a pas. Mais on peut l'attraper», dit un jeune gay parisien, adepte des histoires «sans latex».Le relapse, relâchement des pratiques de prévention, est connu depuis dix ans. Les chercheurs parlent aujourd'hui d'un «regain», qu'ils attribuent à un retour en force du désir sexuel et aux trithérapies.

Tempête dans le Marais. Le phénomène et la rumeur ont pris une tournure publique en France au printemps. C'est Act Up qui a appuyé sur le détonateur. Après les pancartes «baiser sans capote, ça te fait jouir?», l'association s'est attaquée à ceux qu'elle considère être les vecteurs d'une nouvelle épidémie: Guillaume Dustan, auteur d'ouvrages où le narrateur n'utilise pas de capote, et les établissements sexuels de la capitale qui ont fait les frais d'un «zap», distribution animée de tracts. «Réfléchissez un moment, dans quelques jours c'est la Gay Pride: il y a d'autres moyens de fêter la fierté de la communauté