P aris est bel et bien devenu le premier «bordel» homo selon la terminologie communautaire de la planète avec une centaine de lieux de rencontres ou de sexe, dont 43 backrooms, qui attirent une clientèle venue du monde entier. Pour beaucoup d'acteurs de prévention la capitale est devenue «une véritable Cocotte-Minute». «Le sida avait induit une sexualité clean. La mode, maintenant, c'est le crade. A Paris, les derniers établissements ouverts sont hards et sales. C'est pas seulement le sida que tu peux choper», dénonce un volontaire de Pin's Aides. Personne ne réclame leur fermeture, comme aux Etats-Unis. Mais un peu de cohérence et une réglementation.
Petites annonces «NoKPote». La grande époque de la Charte de prévention, unissant les associations aux établissements, a vécu. Personne, pas même le président du Sneg (Syndicat national des établissements gays) ne nie le relapse général qui frappe les militants, découragés, et les patrons des lieux qui ont le sentiment de «pisser dans un violon» quand ils font de la prévention. «Nous, ça fait un moment qu'on alerte les pouvoirs publics et ils ne font rien», se défend Jean-François Chassagne, patron du Sneg et du Quetzal. Chez lui, on a droit à une capote-gel avec la consommation, mais on trouve des petites annonces «NoKPote» sur son site Internet.«Doit-on fermer nos établissements parce que les gens ont de plus en plus de faiblesses? Mais ils auront les mêmes sous les ponts, à Bercy (lieu de drague extérieur, ndlr).»
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