Washington de notre correspondant
Bill Clinton rêvait d'un prix Nobel pour ses oeuvres au Proche-Orient. Le Président qui arrive aujourd'hui au sommet de Charm el-Cheik se dit «sans illusions». Il espère au mieux une «trêve» et sait que sa diplomatie au Proche-Orient est, d'ores et déjà, une des victimes de la violence qui vient d'ensanglanter la région. A moins d'un mois de la présidentielle, les critiques sont avivées par les dix-sept morts du destroyer USS Cole, victimes la semaine dernière à Aden d'un «acte terroriste» comme l'a confirmé, dimanche, le secrétaire à la Défense.
Le Président apparaît sous pression, physiquement épuisé par des jours incessants de contacts téléphoniques avec les acteurs de la crise. La Maison Blanche se dit «frustrée», selon les mots d'un de ses conseillers. «Il y a douze jours, nous avions tous les négociateurs ici à Washington. C'était dur, mais il n'y avait pas de doute sur la possibilité de convenir d'un accord.» Aujourd'hui, l'envoyé spécial des Etats-Unis au Proche-Orient, Dennis Ross, n'a plus pour ambition que d'«essayer d'arrêter les affrontements». Le plan de paix est en lambeaux, la stratégie américaine remise en question, et notamment le sommet de Camp David, qui avait fait tant espérer, cet été, avant de finir en échec.
«Arbitre honnête». Bill Clinton est accusé de toute part d'avoir trop fait confiance à Arafat et, en essayant d'être un «arbitre honnête», d'avoir négligé le seul et véritable allié des Etats-Unis dans la région: Isr