Lyon envoyé spécial
Les augures se sont trompés. Ils prévoyaient de la violence et des débordements. La manifestation de solidarité avec le peuple palestinien organisée à Lyon samedi après-midi par des associations de quartier (Agora, Divercité, Union des jeunes musulmans UJM , le Mouvement de l'immigration et des banlieues MIB) s'est déroulée sans cela. Tendue, mais calme. Il y a eu quelques tentatives de déstabilisation, rapidement enrayées par un service d'ordre très vigilant, qui a bien su encadrer les manifestants, au nombre de 5 000 selon les organisateurs, 3 000 selon la police. Banderoles brandies aussitôt rangées dans le camion («Jugez les crimes contre l'humanité, jugez Sharon» ou «Barak assassin», accompagné d'une croix gammée), tracts confisqués (un autocollant avec la photographie du petit Mohamed et cette légende en rouge: «Ils tuent aussi les enfants»), slogans tout de suite réprimés («Sharon, assassin!»). Dans le micro, avant de démarrer, un cri: «Respectez les slogans, au-delà de ça, ça va nous échapper!»
Keffiehs autour du cou. Trois slogans, pas un de plus, avaient été autorisés: «Pas de justice, pas de paix! Solidarité avec le peuple palestinien! Halte aux massacres!» Dans la manifestation, des femmes et des bébés dans les landaus, des jeunes des quartiers. Quelques keffiehs sur les visages, autour du cou. Des drapeaux palestiniens. Au départ, des CRS ajustent leurs gants devant les magasins de luxe à portée de main de jeunes des cités qui lèvent les p