Jérusalem de notre correspondante
Qu'ils soient de droite ou de gauche, les Israéliens ne semblent plus croire à la paix. La gauche est pétrifiée par l'éruption de violence de ces dernières semaines et par la fin programmée d'un processus qu'elle soutenait depuis des années ; la droite se sent confortée dans son intransigeance vis-à-vis des Palestiniens et ne rêve que de durcir encore le ton.
Si l'on en croit un sondage publié vendredi par le Jerusalem Post, 61 % des Israéliens estiment qu'il n'est plus possible de faire la paix avec les Palestiniens et 79 % considèrent que le processus amorcé à Oslo a échoué. Malgré tout, les Israéliens sentent bien que la paix, si elle se présentait, pourrait difficilement être rejetée. A la question : «Si un accord était conclu sur les bases de Camp David, voteriez-vous pour ou contre lors d'un référendum ?», ils sont 44 % à vouloir voter contre, mais quand même 39 % à s'engager pour.
Aveuglement. «La gauche israélienne est un peu perdue, elle est persuadée que son Premier ministre a été très généreux avec les Palestiniens à Camp David et qu'Arafat est le grand méchant qui réclame toujours plus : en gros que Barak a fait tous les efforts et qu'Arafat n'en a fait aucun», explique Menahem Klein, spécialiste des questions israélo-arabes à l'Institut de Jérusalem pour les études israéliennes. «Barak a juste négligé de dire aux Israéliens qu'Arafat aussi avait fait des concessions (en acceptant le maintien de colonies ou de bases armées dans les