Menu
Libération

Marwan Barghouti, l'ennemi numéro 1 d'Israël.

Article réservé aux abonnés
Le chef de la milice du Fatah refuse de déposer les armes.
publié le 17 octobre 2000 à 5h28

Ramallah envoyé spécial

Dans le bureau de Marwan Barghouti, un Jacques Chirac chaleureux sert la main d'un Yasser Arafat tout souriant. «Bienvenue en Palestine, M. le Président», peut-on lire en français au-dessus de la photo, exposée juste à côté de celle, immense, d'el-Aqsa, la célèbre mosquée de Jérusalem. Dans Ramallah encerclé par l'armée israélienne, avec des affrontements quotidiens qui font leur lot de blessés et, souvent, de morts, ce souvenir de la visite du chef d'Etat français apparaît bien incongru. Mais pas pour Marwan Barghouti qui ne se lasse pas de l'avoir sous les yeux. Pour le moment, ses adjoints attendent impatiemment celui qui, dans la jeunesse palestinienne, est sans doute le plus populaire parmi les dirigeants palestiniens. Pourtant, le chef du Tanzim, cette milice paramilitaire issue du Fatah (le parti de Yasser Arafat) qui joue un rôle d'encadrement de premier plan dans la nouvelle Intifada, ne viendra pas à son bureau. Il est à l'hôpital de Ramallah, au chevet de son neveu, grièvement blessé à la poitrine par une balle réelle alors qu'il jetait des pierres sur les soldats israéliens à la sortie nord de la ville.

A Ramallah, comme dans les autres villes de Cisjordanie, le sommet de Charm el-Cheikh n'a pas fait baisser la tension. Bien au contraire. Deux Palestiniens sont morts hier ­ un gamin de treize ans, blessé la veille à Bethléem, et un policier. A Ramallah, pour les tirs à balles réelles, la journée d'hier a même été la pire depuis le début des