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Portrait

Martine Aubry Le faux départ.

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L'ex-ministre de l'Emploi se prépare pour l'après-Jospin.
publié le 19 octobre 2000 à 5h33
(mis à jour le 19 octobre 2000 à 5h33)

Un vrai gong chinois pour de faux adieux. C'est l'un des nombreux cadeaux que Martine Aubry a reçus de ses fidèles au cours d'une des agapes qui ont égrené depuis trois semaines son départ du ministère de l'Emploi. «Pour sonner un nouveau départ», rigole l'un de ses proches. Car l'ancienne ministre a beau multiplier les déclarations d'amour à la ville de Lille et jurer sur tous les tons qu'elle ne possède pas de plan de carrière, tous, amis comme ennemis, en sont convaincus: le beffroi de la capitale du Nord ne la rassasiera pas bien longtemps.

Premier ministre d'un Lionel Jospin élu président de la République en 2002? Candidate à l'Elysée à la place du chef du gouvernement s'il est battu aux législatives deux mois plus tôt? Voire patronne du PS en cas d'échec de la gauche? Quel que soit le scénario, Martine Aubry entend y jouer un rôle de premier plan. «Si Jospin est élu, il choisira son Premier ministre en fonction du moment. Ce sera sa décision intime, note François Hollande, premier secrétaire du PS. Aubry ne serait pas illégitime, mais elle ne sera pas la seule. Et si Jospin perd, toutes les cartes seront rebattues.» L'intéressée sait que, comme l'après-Mitterrand avait commencé dès le soir de sa réélection, en 1988, l'après-Jospin débutera dès la clôture de l'élection présidentielle, quel qu'en soit le résultat. Tout est donc une question de timing. Comment se rendre indispensable d'ici là pour être incontournable le jour J? En émigrant non pas de 200 kilomètres, mais d

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