L'école s'est ouverte aux parents. Certains s'y engouffrent comme dans un self-service. «Tous les ans, et de plus en plus tôt, ils viennent me voir : "Je ne veux pas que mon fils soit avec madame untel l'an prochain", ou "j'aimerais beaucoup qu'il soit avec monsieur truc"», raconte le directeur d'une école jurassienne. Déjà confronté à la concurrence d'un établissement privé, juste en face de son école, il se passerait bien d'animer ce «radio-trottoir» annuel. «Il y en a qui rejettent une maîtresse parce qu'elle a réprimandé leur enfant pendant une récréation, d'autres réclament un maître parce qu'il donne beaucoup de devoirs.» Il y a deux types de demandes. «Celles, positives et courtoises des parents qui aimeraient que leur enfant soit avec tel enseignant dans la mesure du possible. Et celles, plus agressives, des parents qui ne veulent surtout pas que leur progéniture passe l'année dans la classe d'un tel», résume Anna institutrice de CP à Paris. «L'intérêt de tous est de tenir compte de ces dernières remarques, car des parents qui affichent leur hostilité avant la rentrée à l'égard d'un enseignant risquent de compromettre la relation de leur enfant avec cet instituteur. Ils peuvent aussi dégrader le climat de toute la classe.»
Les parents ont changé. «Autrefois, ils étaient fatalistes, prenaient leur mal en patience quand un enseignant ne leur donnait pas satisfaction», dit Georges Dupont Lahitte, président de la FCPE. «Autrefois, quand un enfant avait des difficultés, c'