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Libération

Le privé? un débat public.

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Le service public n'a pas vocation à enseigner à la carte.
publié le 20 octobre 2000 à 5h36

Apparemment, Jack Lang a plutôt bien réussi dans sa mission: l'école est pacifiée et les syndicats saluent le «bon climat» retrouvé. Agacés par cette décontraction générale, certains rappellent pourtant que l'école n'est pas moins malade aujourd'hui qu'hier. Philippe Meirieu, réformateur malheureux de l'ère Allègre, prédit que l'armistice entre le ministre et les enseignants ne fera que rendre plus visibles encore les conflits entre les parents et l'institution. Car entre les familles et les professeurs, le désaccord porte sur la mission même de l'école : un récent sondage Challenges-CSA montre que cette mission consiste «plutôt à transmettre aux élèves une culture générale» pour les trois quarts des professeurs et «plutôt à aider à entrer dans le monde du travail» pour un quart d'entre eux. Les parents ont un point de vue sensiblement différent: pour eux, ces deux objectifs sont d'égale importance.

Autre différence significative: plus de la moitié des parents et seulement 19 % des enseignants se disent «tout à fait favorables» au libre choix des établissements scolaires par les familles. Commentant ce sondage, le sociologue François Dubet estime que «c'est la méfiance qui s'installe entre la société et son école». Et selon lui, cette mise en cause du principe républicain de la carte scolaire est la réponse des parents à un système «trop sourd, trop aveugle et souvent injuste».

Communauté éducative. De fait, le consumérisme scolaire se porte à merveille: toute défaillance de l