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Libération
Éditorial

Ambiguïté;

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publié le 21 octobre 2000 à 5h38

L'encre des accords de Charm el-Cheik n'a pas eu à sécher puisqu'ils n'ont jamais accédé à la dignité de l'écrit. Mais le résultat est le même: la «cessation de la violence» qu'ils étaient censés mettre

en oeuvre est déjà plus que compromise sur le terrain.

Le nombre des victimes ­ palestiniennes ­ a été hier égal à celui d'un jour ordinaire de la semaine passée. Dernier éclat avant le sommet arabe du Caire ou routine déjà enracinée et destinée à se prolonger, donc à empirer, puisque les pierres des Palestiniens sont de plus en plus remplacées par des fusils d'assaut?

Les dirigeants arabes réunis au bord du Nil ne feront rien pour lever cette incertitude ­ à supposer qu'ils ne soient pas eux-mêmes incertains.

La condamnation verbale très dure d'Israël jointe à des mesures concrètes de peu d'envergure pourra être comprise comme un encouragement à l'affrontement ou comme un pragmatisme ouvert au compromis. Cette ambiguïté n'est pas nouvelle. L'«unité» du monde arabe est plus prétexte à péroraisons qu'à politiques concrètes. De longue date, l'hostilité à Israël lui a servi de ciment de façade. Cela contribue à perpétuer l'idée d'un conflit irrémédiable tout en le tenant implicitement pour inopportun. Le sommet du Caire devrait pratiquer une variation sur ce thème, en demandant la rupture des liaisons établies avec Israël par certains pays arabes... à l'exception des principaux, l'Egypte, la Jordanie et les Palestiniens.

Les Israéliens ont répondu par une déclaration non moins cyniqu