Exemplaire. Une vache, à l'évidence folle, a été interpellée à l'abattoir, juste avant son départ pour la chaîne alimentaire. Les vétérinaires inspecteurs chargés d'intercepter les bêtes malades ont fait leur travail, et l'enquête a suivi son cours. A merveille. Vache abattue, cervelle testée, troupeau d'origine repéré, négociants incarcérés, distributeur identifié, lots commercialisés rappelés, public informé. En un temps record, tout a été fait pour protéger le consommateur. Certes, il était trop tard pour récupérer quelque cinq cents kilos de viande, provenant du troupeau d'origine, déjà ingérés et digérés. Mais le mal est somme toute bien mineur, le muscle bovin étant scientifiquement réputé incapable de transmettre le moindre prion pathologique.
Bref, cette affaire, révélée à la veille de l'ouverture du Salon international de l'alimentation (lire page 4), est une belle illustration de la diligence des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture: le système d'identification des bovins, mis en place par les autorités et la filière bovine, a fait la preuve de sa rigueur. Le fil a pu être suivi, prestement, de l'abattoir à la barquette, en passant par le marchand de bestiaux. C'est bien mais, hélas, c'est tout. Au-delà, si l'on tente de remonter l'histoire de cette vache, c'est le brouillard.
Hypothèse. Comment cette vache est-elle devenue folle? La réponse, avancée à chaque cas d'ESB, est connue: l'hypothèse privilégiée par les experts est une contamination par l'ing